
La seule manière de savoir si on est infecté par le VIH, c’est de faire un test de dépistage. Comment fonctionnent ces tests et quelle est leur fiabilité ? On vous explique tout dans la suite de notre article.
Rappels sur le VIH
Le virus de l’immunodéficience humaine (ou VIH) est un virus qui cible les cellules du système immunitaire, prend leur contrôle et s’y multiplie avant d’aller contaminer d’autres cellules.
En réponse, l’organisme fabrique des anticorps contre le VIH qui détruisent le virus. Ces anticorps sont fabriqués dès 3 semaines après l’infection.
Bon à savoir : le sida correspond au stade avancé de l’infection par le VIH ; si bien qu’une personne peut être porteuse du virus sans avoir le sida.
Test ELISA de dépistage du VIH : caractéristiques et fiabilité
Le test le plus classique utilisé en laboratoire est le test ELISA de 4e génération :
- Il permet de détecter la présence d’anticorps contre le VIH (anti-VIH1 et anti-VIH2), mais aussi la présence de l’antigène p24, associé au VIH.
- Il peut détecter l’infection du VIH chez 50 % des personnes testées dès le 18e jour, chez 95 % des personnes dès le 34e jour, et chez 99 % des personnes testées dès 1 mois et demi après l’infection.
- Si le test ELISA de 4e génération est positif, il devra être confirmé par un autre test moins sensible mais plus spécifique, le Western Blot (on parle de « test de confirmation »). Ce dernier détecte différents anticorps dirigés contre le VIH, permettant ainsi de savoir si le virus est bel et bien présent dans le corps.
Le résultat d'un test ELISA est disponible plusieurs jours (et parfois plusieurs semaines) après le test.
Le test de dépistage de l'infection par le VIH est désormais possible sans avance de frais et sans ordonnance dans tous les laboratoires de biologie médicale (article 77 de la loi n° 2021-1754 du 23 décembre 2021 de financement de la sécurité sociale pour 2022).
À noter : les antigènes p24 sont détectables dans le sang dans les 20 jours suivants l’infection, mais diminuent 3 à 4 semaines après.
Dépistage du VIH : le test TROD est-il sûr ?
Il existe un autre type de test, plus rapide : le test de dépistage rapide à orientation diagnostique (TROD) :
- Il s’agit d’un test rapide qui donne un résultat en quelques minutes et surtout qui facilite le dépistage.
- Il nécessite le prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt.
- L’interprétation se fait en moins de 30 minutes, par lecture directe.
- Pour un résultat fiable, il faut qu’un délai de 12 semaines se soit écoulé entre la prise de risque et le test.
- Il est fiable à 99 % s’il est fait dans les 3 mois suivants l’infection.
- Si le résultat est positif, il devra être confirmé par un prélèvement de confirmation (test ELISA) effectué dans un cabinet médical, en laboratoire ou dans un centre de dépistage.
Bon à savoir : les tests TROD peuvent être effectués dans d’autres contextes que le milieu hospitalier, par exemple des structures non médicales de type communautaire. Un arrêté du 16 juin 2021 fixe les conditions de réalisation de ces tests en milieu médico-social ou associatif et autres centres et établissements autorisés.
Depuis septembre 2015, des autotests de dépistage d’infection par le VIH sont même disponibles à la vente en pharmacie en France. Ces TROD ne nécessitent pas d'ordonnance et sont utilisables directement par les intéressés. En cas de résultat positif, il faudra le confirmer par un test ELISA en laboratoire.
Deux autotests sont autorisés et recommandés par la Haute Autorité de Santé en France :
- l'Autotest VIH (AAZ/Mylan) depuis 2015 ;
- le VIH INSTI (BioLytical) depuis janvier 2017 : ce dernier, basé sur le dosage des IgG et des IgM, fournit un résultat quasi-instantané et jusqu'à deux semaines plus tôt que tous les autres tests de dépistage.
Aux États-Unis, un autotest VIH salivaire est autorisé depuis 2012.
À noter : la mesure de la charge virale, qui consiste à détecter et amplifier l’ARN du virus (c’est-à-dire son matériel génétique) dans le sang, permet de confirmer un test positif, mais est aussi utile pour rendre compte de l’efficacité d’un traitement antirétroviral (la fameuse trithérapie).