À noter : depuis 1999, l'Organisation mondiale de la santé préconise de remplacer l'acronyme MST par IST (Infections sexuellement transmissibles) afin de signifier que, contrairement à une maladie, on peut être porteur d'une infection sans en présenter les symptômes.
La syphilis figure parmi les MST et cause des lésions de la peau et des muqueuses au niveau de divers organes. Ses symptômes varient d'un stade à l'autre.
Définition et mode de transmission de la syphilis
La syphilis, aussi appelée familièrement « petite vérole », est une infection sexuellement transmissible (IST) très contagieuse et causée par une bactérie : Treponema pallidum. Elle se manifeste par des lésions de la peau et des muqueuses sur tout le corps. Cependant, il est possible d'être infecté par la syphilis et de n'en déclarer les symptômes que plusieurs années plus tard.
- La transmission sexuelle est la plus courante, particulièrement lorsque l'un des partenaires présente des lésions (au niveau des organes génitaux, de l'anus, du rectum, ds lèvres ou de le bouche).
- La contamination par voie sanguine est rare. En revanche, une transmission de la mère à l'enfant au cours d'une grossesse est possible et provoque généralement la mort de l'enfant (143 000 décès précoces et mortinaissances en 2012 et 62 000 décès néonatals) ou, moins souvent, une naissance prématuré (44 000 cas).
- La bactérie peut rentrer dans le corps par une lésion cutanée minime ou par les muqueuses.
- Les stades primaire et secondaire sont les stades où la contamination est possible. Mais la période de latence de la maladie (sans symptômes cliniques) peut également provoquer une infection.
Une fois traitée, la bactérie responsable de la syphilis est définitivement éliminée et une récurrence de la maladie n'est plus possible. En revanche, dans le cas d'un nouveau contact avec un partenaire atteint, une nouvelle contamination reste toujours possible.
Bon à savoir : la syphilis ne peut pas être contractée en utilisant les mêmes toilettes, salle de bain ou vêtements qu'une personne infectée.
Recrudescence de la syphilis
Avant 1945 et la découverte des antibiotiques capables de traiter la syphilis, cette infection était très invalidante et souvent mortelle. Par conséquent, jusqu'à la fin des années 1990, la prévalence de la syphilis avait fortement diminué. Elle avait quasiment disparu. Mais une récente enquête de l’Agence nationale de Santé publique (Santé publique France, qui a repris en 2016 les missions de l’Institut de Veille Sanitaire-InVS), a révélé une recrudescence importante depuis le début des années 2000.
En effet, la bactérie devient progressivement résistante aux antibiotiques suite à leur mauvaise utilisation ou à leur sur-utilisation. Ainsi, les possibilités de traitements sont considérablement réduites.
Bon à savoir : pour traiter la syphilis, l’OMS recommandent une injection unique de benzathine-pénicilline dans la fesse ou la cuisse ; ce traitement est plus efficace et moins cher que les antibiotiques oraux.
La syphilis est ainsi très présente dans les pays développés et on estime que chaque année 5,6 millions de personnes la contractent.
En France, elle concerne particulièrement :
- les grandes villes françaises ;
- les populations homosexuelles, déjà infectées par le sida.
À noter : associée au sida, la syphilis voit son effet sur l'organisme renforcé et peut compliquer fortement le traitement du VIH.
Facteurs de risques de la syphilis
Le risque de contracter la syphilis est fortement augmenté dans les cas suivants :
- rapport sexuel non protégé (oral ou génital) ;
- partenaires multiples ;
- pratiques homosexuelles ;
- personne déjà infectée par le VIH.
Diagnostic de la syphilis
Il existe 2 moyens de mettre en évidence la présence de la bactérie :
- une mise en évidence directe par visualisation de la bactérie dans les prélèvements ;
- une mise en évidence indirecte par des tests biologiques.
Diagnostic direct
La bactérie responsable de la syphilis est une bactérie très mobile. En outre, sa forme spiralée caractéristique permet une identification visuelle facile. Pour cela :
- Il faut utiliser un microscope à fond noir.
- Le prélèvement est idéalement réalisé sur la plaie caractéristique de la syphilis : le chancre (ulcération provoquée par une MST).
Diagnostic biologique
Le diagnostic biologique de la syphilis repose principalement sur 3 tests sérologiques :
- VDRL : Venereal Disease Research Laboraroty, un test qui détecte facilement une infection par la syphilis (malgré de nombreux faux positifs) ;
- TPHA : Treponema Pallidum Hemagglutinations Assay, un test spécifique de la bactérie responsable de la syphilis ;
- FTA-ABS : Fluorescent Treponema Antibody Absorption, un test qui permet la détection de l'infection par la syphilis très tôt après la contamination.
Suite à ces tests, les interprétations des résultats biologiques sont les suivants :
- VDRL et TPHA négatifs : il n'y a pas de syphilis, sauf dans les 10 premiers jours du chancre. Il faut alors pratiquer un FTA-ABS.
- VDRL et TPHA positifs : on peut confirmer la présence de la syphilis, mais il est difficile d'estimer le stade de la maladie.
- VDRL positif et TPHA négatif : il s'agit d'une réaction faussement positive du test VDRL. D'autres pathologies pouvant interférer avec ce test seront cependant à rechercher.
- VDRL négatif et TPHA positif : il peut s'agir d'une syphilis guérie (des anticorps étant encore présents) ou, dans des cas beaucoup plus rares, d'une syphilis au stade tertiaire.
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