
À noter : depuis 1999, l'Organisation mondiale de la santé préconise de remplacer l'acronyme MST par IST (Infections sexuellement transmissibles) afin de signifier que, contrairement à une maladie, on peut être porteur d'une infection sans en présenter les symptômes.
Prévention de l'hépatite B : se protéger et protéger les autres
L'hépatite B pouvant rester en sommeil chez certaines personnes infectées, sa propagation est sournoise. Pour cela, la prévention et le dépistage restent incontournables pour endiguer ce fléau. Si vous êtes contaminé par le VHB, il est donc important de demander à son(ses) partenaire(s) de se faire dépister également car :
- Il y a tout intérêt à mettre en place rapidement un traitement.
- Il faut éviter au maximum de contaminer d'autres individus.
Le préservatif est un élément essentiel dans la lutte contre la propagation des MST, mais il faut également adopter des réflexes évitant au maximum les risques :
- Ne pas partager certains instruments en contact avec du sang.
- Ne pas partager les aiguilles ou seringues.
- Ne pas partager les rasoirs ou encore les brosses à dents.
Vaccin contre l'hépatite B
Le vaccin contre l'hépatite B est habituellement donné en 3 ou 4 doses réparties sur 6 mois. Efficace dans près de 95 % des cas, il est quasiment impossible de contracter l'hépatite B une fois vacciné (les rappels systématiques de vaccin contre l’hépatite B ne restent donc recommandés que dans des situations particulières).
Or, la vaccination est obligatoire au même titre que la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole (ROR), l'Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C. On utilise généralement le vaccin hexavalent, la vaccination étant effectuée à l’âge de 2 mois, de 4 mois et de 11 mois (schéma : 0, 2, 7 mois).
Tous ces vaccins sont pris en charge à 65 % par la Sécurité sociale (excepté le ROR qui est remboursé à 100 %) et à 35 % par les mutuelles. La gratuité est appliquée dans les centres de vaccination pour les personnes sans mutuelle.
Même si aucune sanction pénale n'est prévue pour les parents d'un enfant non-vacciné, celui-ci ne sera pas admis en collectivité. Le maintien de l'enfant en collectivité est effet subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). De plus, le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019).
À noter : les contrôles des carnets de santé ont débuté le 1er juin 2018, sachant que les enfants nés avant le 1er janvier 2018 ne sont tenus qu'au DTPolio.
Par ailleurs, la vaccination contre le VHB s'impose pour :
- les personnes susceptibles de recevoir plusieurs transfusions sanguines ;
- les toxicomanes ;
- les personnes ayant des partenaires sexuels multiples ;
- les voyageurs en zone de moyenne ou de forte endémie ;
- les partenaires sexuels d'une personne infectée par le virus de l'hépatite B ou d'un porteur chronique de l'Ag HBs ;
- les professionnels de santé, élèves ou étudiants des professions de santé (et militaires à l’incorporation), pour qui le vaccin est obligatoire, en vertu de l’article L. 3111-4 du Code de la santé publique, dans la mesure où ils exercent une activité professionnelle les exposant ou exposant les personnes dont ils ont la charge à des risques de contamination ;
- les personnes vivant avec le VIH ou le virus de l'hépatite C ;
- les personnes porteuses d’une maladie du foie chronique ;
- les personnes transplantées (greffe d’organe, de tissu ou de cellules).
Bon à savoir : le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais assurer pour les étudiants la prescription et la réalisation de vaccinations dans le respect du calendrier des vaccinations en vigueur (article D. 714-21 du Code de l'éducation).
De plus, d'autres populations sont définies comme prioritaires, c'est-à-dire qu'elles ont la priorité en termes d'accès au vaccin, lequel se trouve être en pénurie en France (avis du 14 février 2017 du Haut conseil de la santé publique). Ces populations prioritaires sont :
- les nouveau-nés de mère porteuse de l'Ag HBs et leur entourage : la vaccination doit être pratiquée impérativement à la naissance, selon un schéma en trois injections (une dose à la naissance, puis à 1 et 6 mois) avec le vaccin HBVaxpro 5μg® ou le vaccin Engerix® B10 μg ;
- les nouveau-nés nés en Guyane ou à Mayotte ;
- les patients dialysés ou présentant une insuffisance rénale chronique la vaccination est effectuée avec le vaccin Engerix® B20 μg, chaque injection doit être réalisée avec 40 μg d’antigène vaccinal (soit 2 doses d’Engerix B20®) selon un schéma à 4 injections (M0, M1, M2 et M6) ;
- les enfants et adultes accueillis dans les institutions psychiatriques ;
- les partenaires sexuels d'une personne infectée par le virus de l'hépatite B ou d'un porteur chronique de l'Ag HBs ;
- les détenus en prison.
Les professionnels habilités à pratiquer le vaccin contre l'hépatite B sont :
- les médecins ;
- les infirmiers pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, depuis le 24 avril 2022 sans prescription médicale préalable de l'acte d'injection (décret n° 2022-610 du 21 avril 2022) ;
- les sages-femmes, qui peuvent prescrire et administrer le vaccin aux femmes pour lesquelles il est recommandé, aux nouveau-nés, et aux personnes de l'entourage de l'enfant ou de la femme enceinte, ainsi qu'à tous les enfants et adolescents jusqu’à 15 ans inclus (arrêté du 12 août 2022 modifiant l'arrêté du 1er mars 2022 fixant la liste des vaccinations que les sages-femmes sont autorisées à prescrire et à pratiquer – JORF n° 0190 du 18 août 2022, texte n° 6) ;
- les pharmaciens sur présentation d'une ordonnance et s'ils ont suivi la formation nécessaire, pour les personnes de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur (loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019).
Vaccin contre l'hépatite B et sclérose en plaques
Dans les années 1990, le vaccin de l'hépatite B a fait partie en France d'une vaste campagne de prévention contre cette maladie. Ainsi, de nombreux enfants ont été vaccinés sur les recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et, au total, plus de 20 millions de Français. Par la suite, de nombreux médias français ont rapporté des cas de sclérose en plaques liés à la campagne de vaccination de masse, provoquant une polémique.
Près de 9 études ont été menées pour estimer le risque de sclérose en plaques dans le cadre de cette vaccination. Elles montrent que :
- Le risque chez les personnes vaccinées n'est pas supérieur à celui de la population générale.
- Il n'existe pas de quelconque lien entre le vaccin et la maladie.
- Les risques du vaccin contre l'hépatite B ne sont donc pas supérieurs aux autres vaccins.
Cependant, dans le cadre d'une affaire opposant la famille d'un patient décédé des suites d'une sclérose en plaques et Sanofi Pasteur MSD en mars 2017, la Cour de justice de l'Union européenne a indiqué que « même si la recherche médicale n'établit pas de lien entre la vaccination et la survenance d'une maladie, il est possible de prouver le défaut du vaccin et l'existence d'un lien de causalité entre le vaccin et la maladie ». Les indices permettant d'établir une telle preuve sont :
- la proximité temporelle entre l’administration d’un vaccin et l'apparition d’une maladie (quelques semaines) ;
- l’absence d’antécédents médicaux personnels et familiaux du vacciné ;
- l’existence d’un nombre significatif de cas similaires répertoriés.
Malgré cela, dans deux arrêts du 18 octobre 2017 (pourvoi n° 14-18.118 et pourvoi n° 15-20.791), la première chambre civile de la Cour de cassation a rejeté deux demandes indemnitaires introduites par des personnes atteintes d'une sclérose en plaques qu'elles imputaient au vaccin contre l'hépatite B. Dans l'une des affaires, la défectuosité du vaccin n'était pas rapporté, et dans la deuxième, la Cour de cassation précise que la concomitance entre la vaccination et l’apparition de la maladie, ainsi que l’absence d’antécédents neurologiques personnels et familiaux, ne constituaient pas des présomptions suffisamment graves, précises et concordantes de nature à retenir l’existence d’un lien de causalité entre les vaccins administrés et la sclérose en plaques. La preuve se révèle donc difficile à rapporter.
Vaccin de l'hépatite B : la sérothérapie
En parallèle de la vaccination, il existe la sérothérapie. Il s'agit d'une méthode d'injection d'immunoglobuline, c'est-à-dire d'anticorps contre le virus de l'hépatite B et plus précisément, contre une partie du virus, l'antigène Hbs. Pour qu'elle soit efficace, la sérothérapie doit être :
- administrée le plus rapidement possible après l'exposition au virus de l'hépatite B ;
- associée à la vaccination.
Cette technique est préconisée plus spécifiquement dans les cas suivants :
- exposition du personnel médical ;
- patients dialysés (technique de filtrage du sang pour les personnes dont les reins ne fonctionnent plus bien) ;
- prévention de l'hépatite B chez le nouveau-né lorsque la mère est porteuse du virus ;
- transplantation hépatique chez un patient présentant des signes biologiques de présence du virus (antigène HBs).
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