MST

Dépistage des MST

Sommaire

Depistage mst Bogdan Mircea Hoda / 123 RF

À noter : depuis 1999, l'Organisation mondiale de la santé préconise de remplacer l'acronyme MST par IST (Infections sexuellement transmissibles) afin de signifier que, contrairement à une maladie, on peut être porteur d'une infection sans en présenter les symptômes.

Le dépistage des MST reste l'arme la plus importante et efficace dans la lutte contre ce groupe d'infections, dont le point commun est la transmission par voie sexuelle. Le dépistage permet d'aider les patients à mettre en place rapidement un traitement pouvant les guérir ou soigner les symptômes et éviter les complications. Il permet aussi de casser la chaîne de transmission des maladies.

À qui s'adresse le dépistage des IST ?

Le dépistage cible une population large, mais pour des raisons économiques et d’efficacité des personnes sont particulièrement ciblées pour l'utilisation de ces tests :

  • personnes multi-partenaires ;
  • migrants originaires de zones particulièrement touchées ;
  • homosexuels ;
  • usagers de drogues injectées par voie intraveineuse ;
  • personnes atteintes par une IST récente ;
  • patients atteints par le VIH ;
  • femmes enceintes ;
  • partenaires sexuels de personnes atteintes par une MST.

Notez que les sages-femmes peuvent aujourd’hui prescrire le dépistage et les traitements d’une infection sexuellement transmissible à leurs patientes et à leurs partenaires sans avoir besoin d’en référer au médecin traitant (article L. 4151-4 du Code de la santé publique).

Bon à savoir : le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais prescrire aux étudiants le dépistage, le diagnostic et le traitement ambulatoire des infections sexuellement transmissibles.

Quel examen doit-on passer pour dépister les MST ?

Les examens permettant de dépister les IST sont différents en fonction de ce que l'on recherche. Cependant, lorsque l'on détecte une infection de ce type, on sera tenté de rechercher la présence d'autres MST.

Sida-VIH

Le dépistage du VIH peut se réaliser de 2 manières :

  • Un test rapide permet une réponse en quelques minutes. Pour cela, il nécessite le prélèvement d'une goutte de sang au bout du doigt, mais doit être effectué 3 mois après une exposition au risque.
  • Le test Elisa plus classique recherche la présence d'anticorps contre le virus du sida dans le sang. Il nécessite plus de temps (de 3 jours à 1 semaine), mais peut être réalisé seulement 6 semaines après une exposition au virus.

Le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) est effectué dans les centres de dépistage. Un arrêté du 16 juin 2021 fixe les conditions de réalisation de ces tests en milieu médico-social ou associatif et autres centres et établissements autorisés.

Bon à savoir : le test de dépistage de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est désormais possible sans avance de frais et sans ordonnance dans tous les laboratoires de biologie médicale (article 77 de la loi n° 2021-1754 du 23 décembre 2021 de financement de la sécurité sociale pour 2022).

Chlamydia trachomatis

Afin de dépister la chlamydia, on utilise un test d'amplification des acides nucléiques (ces acides correspondant à l'ADN de la bactérie), aussi appelé TAAN. Il permet de détecter, à partir d'un prélèvement, la présence de la bactérie à l'aide de son ADN. Le prélèvement local sera :

  • chez l'homme : le premier jet d'urine ;
  • chez la femme : un auto-prélèvement vulvo-vaginal.

Bon à savoir : la Haute autorité de santé (HAS) recommande un dépistage systématique des infections à chlamydia trachomatis des femmes de 15 à 25 ans ayant des relations sexuelles (dépistage à renouveler chaque année en cas de rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire), ainsi qu'un dépistage opportuniste des hommes sexuellement actifs et des femmes sexuellement actives de plus de 25 ans présentant des facteurs de risque, et des femmes enceintes consultant pour une IVG (communiqué de presse de la HAS du 23 octobre 2018).

Hépatite B

Dans le cas d'un dépistage de l'hépatite B, on cherchera, à partir d'un prélèvement sanguin, à détecter les marqueurs du virus :

  • dans un premier temps, l'antigène du virus lui-même (HBs ou Hbe) ;
  • puis, les divers anticorps dirigés contre le virus (Hbc, Hbe, HBs).

Il est aussi possible d'avoir recours à un test de diagnostic rapide (TDR) dans le cadre de l'hépatite B. un arrêté du 16 juin fixe les conditions de réalisation de ces tests en milieu médico-social ou associatif et autres centres et établissements autorisés.

Syphilis

La syphilis est détectée à l'aide de :

  • tests tréponémiques (relatifs aux tréponèmes, bactéries rattachées notamment à la syphilis) : THPA, TPPA et Elisa ;
  • tests non tréponémiques : VDRL, RPR.

Plus généralement, la syphilis peut, comme pour le VIH, être dépistée par prélèvement sanguin :

  • via le test classique (avec résultat 1 semaine plus tard) ;
  • via le test rapide (goutte de sang recueillie au bout du doigt permettant un résultat 20 min plus tard).

Gonococcie

La recherche de la gonococcie sera différente selon la présence ou non de symptômes :

  • En cas de symptômes, on réalisera un prélèvement en laboratoire et on le mettra en culture pour observer, en cas de contamination avérée, le développement du germe de la bactérie.
  • En l'absence de symptômes, on utilisera là aussi un test TAAN.

Papillomavirus

Le papillomavirus (ou HPV) est recherché à l'aide d'un frottis cervico-utérin de dépistage du cancer du col de l'utérus. Dans le cadre de ce dépistage, il va être remplacé par le test moléculaire HPV, plus fiable, chez les femmes de plus de 30 ans.

Source : Haute Autorité de Santé, 11 juillet 2019.

  Frottis cervico-utérin Test moléculaire HPV
Qui est concerné ? Femmes âgées de 25 à 65 ans Femmes âgées de 30 à 65 ans
Quand le renouveler ? Tous les 3 ans Tous les 5 ans

Depuis le 4 mai 2018, les femmes de 25 à 65 ans bénéficient d'une prise en charge totale dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus (consultation entièrement remboursée par la Sécurité sociale pour celles qui n'ont pas réalisé de frottis du col de l'utérus depuis 3 ans), mis en place par l'arrêté du 4 mai 2018. Les femmes concernées sont invitées par courrier à se rendre chez un médecin ou une sage-femme pour effectuer l'examen de dépistage.

Depuis juillet 2019, la HAS recommande l'utilisation du HPV en première intention chez les femmes de plus de 30 ans. Depuis le 1er avril 2020, ce test HPV est intégralement pris en charge par l'Assurance maladie, sans avance de frais, pour sa réalisation tous les 5 ans chez les femmes de 30 à 65 ans dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus.

Bon à savoir : chez les moins de 30 ans, le test HPV n’est pas recommandé car il existe trop d’infections à HPV transitoires ; en effet, environ 80 % des personnes (hommes et femmes confondus) seront infectées au cours de leur vie par ce virus mais seule une petite proportion de femmes développera une infection persistante et à risque.

Le dépistage du cancer du col utérin par le test HPV (seul ou associé au frottis cervical) permet également de détecter les tumeurs plus spécifiques, des dysplasies (ou néoplasies intraépithéliales de grade 3 ou CIN3 pour Cervical Intra-epithelial Neoplasia), plus précocement que le frottis seul. Avec ce type de technique, puisque le risque de CIN3 est très faible après un premier test HPV négatif, l'intervalle entre deux tests pourrait être sans danger de 10 ans chez les femmes de plus de 40 ans (c'est le choix qu'ont fait les autorités sanitaires aux Pays-Bas).

En cas de test HPV initial positif, les risques de CIN3 peuvent être multipliés par 10 comparativement aux femmes qui présentent un test négatif.

Bon à savoir : à partir de la rentrée scolaire 2023, les collégiens, filles ou garçons, en classe de 5e, ont la possibilité de se faire vacciner gratuitement contre les cancers liés aux papillomavirus humains.

Herpès vaginal

Afin de vérifier la présence d'un herpès vaginal, on procédera à un prélèvement local permettant de réaliser une culture.

À noter : la sérologie (méthode étudiant les sérums afin d'émettre des diagnostics) est le plus souvent inutile dans le cas de l'herpès.

Trichomonase

En cas de dépistage de la trichomonase, seul un prélèvement d'urine analysé ensuite en laboratoire pourra confirmer la présence ou non du parasite.

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